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Sarah Widmer

Thèse soutenue


Sous la direction du Prof. F. Klauser

"Mobilités intelligentes? Usages d’applications smartphone et navigations urbaines en ville de New York"

Repérer son itinéraire sur une carte routière, consulter l’horaire des trains pour Genève, vérifier les disponibilités d’un restaurant afin d’y réserver une table : ces gestes banals que nous réalisons au quotidien impliquent de plus en plus souvent l’utilisation d’un smartphone et de divers logiciels exécutables sur cette interface (« des applications »). L’étendue des informations auxquelles il est possible d’avoir accès en recourant à ces technologies semble presque illimitée et le slogan publicitaire d’Apple (« il existe une application pour à peu près tout ») ne paraît, parfois, pas si éloigné de la réalité. Ces logiciels médiatisent une grande partie de nos activités quotidiennes, et notamment nos relations à l’espace: des « apps » nous permettent de planifier nos déplacements, de maîtriser les distances, et de gérer l’ « inconnu » auquel nous confronte parfois l’espace urbain.
Dans le cadre de ma thèse, je m’intéresse justement aux applications qui permettent à l’utilisateur d’organiser ses déplacements et de prendre une décision quant à l’endroit où se rendre. L’objectif principal de ma recherche est donc d’explorer la « médiation » qu’opèrent ces logiciels ; de comprendre comment ces « apps » agissent sur les représentations, pratiques et compétences spatiales de leurs utilisateurs.
Ma réflexion se concentre spécifiquement sur le fonctionnement de logiciels « intelligents », dotés de capacités sensorielles et analytiques leur permettant – en fonction des informations qu’ils captent et analysent – de s’adapter à leur environnement. Les applications que j’étudie ont donc la capacité d’ajuster leur contenu en fonction de leur utilisateur, de ses routines particulières et de son contexte d’utilisation (heure, météo, emplacement etc.). Ces applications n’affichent, donc, que les informations jugées pertinentes pour ce contexte (une « app » de géolocalisation n’affichera pas les restaurants genevois si vous vous trouvez à Neuchâtel) ou pour le profil de l’utilisateur (en fonction de votre historique d’utilisation l’algorithme privilégiera certains résultats plutôt que d’autres).
C’est précisément cette action de filtrage de l’information par des algorithmes informatiques que ma thèse cherche à problématiser: Qu’y a-t-il en jeu lorsque les informations que nous utilisons quotidiennement pour nous orienter dans la ville sont automatiquement filtrées par du code informatique? Qu’implique pour notre expérience de l’urbanité le fait qu’un logiciel nous profile - inférant nos goûts et anticipant nos routines - en fonction de nos utilisations passées? C’est à de telles questions que ma thèse de doctorat cherche à répondre, l’objectif principal étant, ici, de problématiser les implications socio-spatiales de l’usage de ces technologies, et de découvrir les nouvelles territorialités auxquelles donne lieu cet usage.
Pour répondre à cet objectif général, cette recherche s’appuie sur une méthodologie qualitative, principalement axée autour d’entretiens semi-directifs, réalisés avec des utilisateurs d’applications smartphone à New-York (Etats-Unis). Les représentations et les pratiques de ces acteurs sont donc au cœur de mon travail. Afin de comprendre l’action que réalisent les algorithmes informatiques, des entretiens avec des développeurs d’applications smartphone ont également été réalisés. 
 

Intérêts de recherche

Smartphone, géolocalisation et informatique «context-aware», technologies de l’information et de la communication, société de l’information, géographie urbaine, mobilités urbaines, espace public.

CV

Contact

 

Doctorante

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