Communiqué de presse

Une étude neuchâteloise pour mieux connaître les bouquetins

Neuchâtel, le 13 avril 2006. En collaboration avec de nombreux partenaires, une équipe de zoologues de l'Université de Neuchâtel va entreprendre une étude concernant le comportement reproductif du bouquetin dans la région de Pic Chaussy-Cape au Moine, au nord des Diablerets. Ce travail, qui s'étendra jusqu'en 2009, devrait permettre d'améliorer les connaissances concernant cette espèce protégée.

Le bouquetin des Alpes était jadis largement répandu sur une grande partie de l'arc alpin. Il a disparu de notre pays pendant la première moitié du 19e siècle, victime d'une chasse intensive. Ce n'est qu'en 1906 que quelques animaux en provenance du Massif du Gran Paradiso (Italie) ont retrouvé le chemin des Alpes suisses (grâce notamment à l'aide de quelques braconniers), ce qui a marqué du même coup le début de la réintroduction et de recolonisation du bouquetin en Suisse. Depuis 1911, date des premières réintroductions officielles, les effectifs de bouquetins n'ont cessé de croître sensiblement sur tout le territoire alpin. En 2004, l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) estimait la population de bouquetins des Alpes suisses à environ 13'400 têtes. D'ailleurs, cette espèce est à nouveau chassable, bien que de manière très sélective, depuis 1977. Actuellement, la majorité des populations de bouquetins de Suisse montre une tendance à la diminution des effectifs, pour des raisons jusqu'ici inexpliquées.

C'est pourquoi un groupe de recherche emmené par Peter Neuhaus, de l'Université de Neuchâtel - soutenu par la Conservation de la faune du canton de Vaud et l'OFEV et en collaboration avec l'Université de Zurich -, entame un suivi scientifique concernant le comportement reproductif du bouquetin dans la région de Pic Chaussy-Cape au Moine, au nord des Diablerets. Ce travail devrait s'étendre jusqu'en 2009 et permettre d'améliorer les connaissances concernant cette espèce protégée. Il vise également à fournir des bases solides permettant d'améliorer sa gestion au plan national.

La partie principale du travail de l'équipe neuchâteloise consistera à relever et documenter le comportement des bouquetins pendant le rut hivernal (les premières observations ont déjà été effectuées au cours de l'hiver 2005-2006), ainsi qu'en été lors de la période de mise bas. Afin de pouvoir identifier les animaux de cette région, des captures au fusil hypodermique et au moyen de piège-cages et de filets tombants vont être entreprises par les scientifiques. Les animaux ainsi capturés seront équipés de boucles auriculaires colorées. De plus, des prélèvements ADN devraient permettre de déterminer la paternité des cabris nés en été.

Contact

Christian Willisch
Institut de zoologie de l'Université de Neuchâtel;
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