Communiqué de presse

Parcours de la laitue sauvage à travers l'histoire et le temps

Neuchâtel, le 20 juin 2006. Dans sa version cultivée, la laitue est bien connue dans nos assiettes... un biologiste de l'Université de Neuchâtel retrace, dans le cadre de sa thèse de doctorat, le parcours géographique, historique et moléculaire de la laitue sauvage en Europe.

La laitue sauvage (Lactuca serriola) était une plante d'origine méditerréanéenne et eurasiatique qui a connu une grande expansion en Europe durant ces 250 dernières années. La plante de la famille de la margherite peut atteindre 2 mètres de haut, possède des feuilles épineuses et produits de nombreuses fleurs jaunes. Elle pousse le long des routes et des chemins de fer ainsi que dans de nombreux habitats perturbés par l'Homme.

La laitue sauvage a été utilisée dans un premier temps pour ses graines qui servaient à la production d'huile. Sa domestication pour la consommation des feuilles est vraisemblablement survenue entre l'Egypte et l'Iran voici environ 4500 ans.

La thèse du biologiste Luigi D'Andrea, qui sera présentée vendredi, vise différents objectifs : premièrement, retracer la dispersion de la laitue sauvage en Europe dans le temps et dans l'espace ainsi qu'identifier les causes qui ont permis à la plante de coloniser l'Europe en très peu de temps; deuxièmement, étudier la variabilité génétique de l'espèce sur le continent afin de mieux comprendre son mode de dispersion et la dynamique des populations sauvages; finalement, des expériences de croisement entre la laitue sauvage et la laitue cultivée ont été réalisées en champs dans le but d'établir les risques de dissémination de (trans)gènes par flux de pollen. Ce dernier aspect s'inscrit dans les études de risque liées à la culture d'organismes génétiquement modifiés (OGM).

La plante est actuellement considérée comme nuisible aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et en Argentine où elle pose des problèmes dans les champs céréaliers, les vergers ou d'autres cultures où la terre n'est pas labourée.