Communiqué de presse
Un zoologue neuchâtelois dans Nature : l'altruisme existe aussi chez les poissons !
Neuchâtel, le 21 juin 2006. Une semaine après sa leçon inaugurale, le zoologue Redouan Bshary connaît les honneurs d'une publication dans le fameux magazine scientifique Nature. Dans un article publié avec une collègue de l'Université du Queensland, il décrit le comportement social du minuscule poisson nettoyeur dans une approche altruiste.
L' « écoute clandestine » peut représenter bien plus qu'une manière de découvrir ce que font vos voisins... Dans la nature, certains poissons adoptent cette pratique très humaine afin d'évaluer la « fidélité » d'autres congénères ceci afin de savoir avec qui il vaut la peine de passer du temps.
Dans son milieu naturel aussi bien que dans un aquarium, l'activité principale du poisson nettoyeur, le Labroides dimidiatus, consiste à débarrasser les autres poissons de leurs parasites ; il peut aussi « tricher » en se nourrissant du mucus, cette substance visqueuse sécrétée par la peau des poissons, du client. Comme la majorité d'entre eux ne mange pas de petits poissons comme le « nettoyeur », les scientifiques se sont demandés pourquoi la fraude n'était-elle pas plus fréquente. Dans son milieu naturel en effet, un poisson nettoyeur comptabilise 2000 interventions par jour sur 100 à 200 individus de 30 à 50 espèces différentes !
La réponse proposée par Redouan Bshary et Alexandra Grutter dans le numéro de Nature de cette semaine réside dans la capacité des poissons clients à observer le poisson nettoyeur. Pour ce faire, les deux scientifiques ont mis au point une expérience où le poisson client (Scolopsis bilineatus) pouvait observer deux poissons nettoyeurs. L'un est apparu coopératif, grignotant consciencieusement les parasites, alors que l'autre n'interagissait pas avec son client et donc n'offrait aucune information sur son niveau de coopération. Etant donné le choix entre deux poissons nettoyeurs aussi différents, le client a préféré passer du temps à proximité du poisson coopératif.
Dans une deuxième expérience, les auteurs de l'étude ont prouvé que les nettoyeurs se montrent plus coopératifs en présence d'un observateur. Les bénéfices de ce changement de comportement sont indirects : ce n'est pas leur client actuel qui profite de cet altruisme, mais l'éventualité que l'observateur devienne le prochain client....
Le tandem scientifique défend que les clients se forgent une opinion quant à la réputation de ceux qu'ils observent et montrent des affinités plus marquées avec ceux qui font preuve d'un comportement coopératif et altruiste. En conclusion, il ressort que des réseaux sociaux complexes existent aussi dans le monde aquatique ; ces recherches participent également à montrer comment se développe et évolue la notion d'altruisme et de réputation.
Professeur d'éco-éthologie à l'Université de Neuchâtel depuis octobre 2004, Redouan Bshary se passionne pour l'étude du comportement, plus particulièrement dans l'évolution de la coopération entre individus qui n'appartiennent pas à la même famille. Dans ce cadre, son intérêt pour le poisson net-toyeur n'est pas récent et, en collaboration avec sa collègue Alexandra Grutter, il est déjà l'auteur de différentes publications internationales.
Neuchâtel, le 21 juin 2006. Une semaine après sa leçon inaugurale, le zoologue Redouan Bshary connaît les honneurs d'une publication dans le fameux magazine scientifique Nature. Dans un article publié avec une collègue de l'Université du Queensland, il décrit le comportement social du minuscule poisson nettoyeur dans une approche altruiste.
L' « écoute clandestine » peut représenter bien plus qu'une manière de découvrir ce que font vos voisins... Dans la nature, certains poissons adoptent cette pratique très humaine afin d'évaluer la « fidélité » d'autres congénères ceci afin de savoir avec qui il vaut la peine de passer du temps.
Dans son milieu naturel aussi bien que dans un aquarium, l'activité principale du poisson nettoyeur, le Labroides dimidiatus, consiste à débarrasser les autres poissons de leurs parasites ; il peut aussi « tricher » en se nourrissant du mucus, cette substance visqueuse sécrétée par la peau des poissons, du client. Comme la majorité d'entre eux ne mange pas de petits poissons comme le « nettoyeur », les scientifiques se sont demandés pourquoi la fraude n'était-elle pas plus fréquente. Dans son milieu naturel en effet, un poisson nettoyeur comptabilise 2000 interventions par jour sur 100 à 200 individus de 30 à 50 espèces différentes !
La réponse proposée par Redouan Bshary et Alexandra Grutter dans le numéro de Nature de cette semaine réside dans la capacité des poissons clients à observer le poisson nettoyeur. Pour ce faire, les deux scientifiques ont mis au point une expérience où le poisson client (Scolopsis bilineatus) pouvait observer deux poissons nettoyeurs. L'un est apparu coopératif, grignotant consciencieusement les parasites, alors que l'autre n'interagissait pas avec son client et donc n'offrait aucune information sur son niveau de coopération. Etant donné le choix entre deux poissons nettoyeurs aussi différents, le client a préféré passer du temps à proximité du poisson coopératif.
Dans une deuxième expérience, les auteurs de l'étude ont prouvé que les nettoyeurs se montrent plus coopératifs en présence d'un observateur. Les bénéfices de ce changement de comportement sont indirects : ce n'est pas leur client actuel qui profite de cet altruisme, mais l'éventualité que l'observateur devienne le prochain client....
Le tandem scientifique défend que les clients se forgent une opinion quant à la réputation de ceux qu'ils observent et montrent des affinités plus marquées avec ceux qui font preuve d'un comportement coopératif et altruiste. En conclusion, il ressort que des réseaux sociaux complexes existent aussi dans le monde aquatique ; ces recherches participent également à montrer comment se développe et évolue la notion d'altruisme et de réputation.
Professeur d'éco-éthologie à l'Université de Neuchâtel depuis octobre 2004, Redouan Bshary se passionne pour l'étude du comportement, plus particulièrement dans l'évolution de la coopération entre individus qui n'appartiennent pas à la même famille. Dans ce cadre, son intérêt pour le poisson net-toyeur n'est pas récent et, en collaboration avec sa collègue Alexandra Grutter, il est déjà l'auteur de différentes publications internationales.
Contact
professeur Redouan Bshary,
[email protected];
tél. : 032 718 3005