Communiqué

de nouveaux indices sur l'extinction des dinosaures

Neuchâtel, le 19 novembre 2007.  Des éruptions volcaniques massives en Inde pourraient être à l'origine de la disparition des dinosaures. Cette théorie vient contredire celle de la météorite géante tombée sur le Mexique. Thierry Adatte, chercheur à l'Université de Neuchâtel et Gerta Keller, paléontologue américaine, ont présenté leur découverte lors d'un récent congrès annuel de la société géologique américaine à Denver.

Grâce à la découverte de sédiments marins contenant des microfossiles il est désormais possible de situer les éruptions qui ont créé le plateau indien du Deccan dans une fourchette de 200'000 ans entourant le moment où les dinosaures ont disparu de la surface de la Terre, il y a 65 millions d'années.

Selon Thierry Adatte, chercheur à l'Institut de géologie et hydrogéologie de l'Université de Neuchâtel,  c'est cette activité volcanique combinée au changement climatique qui serait largement responsable de l'extinction des dinosaures.
 
L'activité volcanique provoque de très fortes émanations de gaz toxiques, notamment des quantités énormes de gaz sulfureux. En tout cas dix fois plus que celles provoquées par la météorite d'environ 10 kilomètres de diamètre tombée à Chicxulub, au nord de la péninsule du Yucatán au Mexique, et qui était jusqu'ici considérée comme la cause principale de la disparition des dinosaures.
 
Selon les spécialistes, la chute de cette météorite, qui aurait provoqué un cratère large de quelque 180 kilomètres, aurait eu plusieurs répercussions: une onde de choc colossale et la projection d'une multitude de débris dans l'atmosphère. Conséquence: une partie de la planète se serait enflammée et l'obscurité du ciel aurait privé les dinosaures de nourriture. En l'absence de lumière solaire en quantité suffisante, la photosynthèse se serait interrompue. Les végétaux auraient très vite dépéri, suivis de près par les herbivores qui auraient entraîné les carnivores dans leur déclin.
 
Thierry Adatte ne réfute pas totalement cette théorie. Mais s'il ne peut exclure des impacts de météorites à la fin de l'ère du Crétacé, il ne pense en revanche pas que ceux-ci puissent avoir été suffisants pour engendrer une extinction de masse.
 
Pour le géologue suisse, la prochaine étape passe par l'exploration et l'étude des sédiments et de leur contenu en fossiles qui sont intercalés entre les coulées de lave basaltique à l'extremité ouest du plateau du Deccan près de Rajahmundry, afin d'obtenir des  âges encore plus précis quand à la mise en place de ces éruptions volcaniques dévastatrices.
 
Et cela devrait se faire entre la fin de cette année et le début de l'an prochain.

Merci à Thomas Stephens de swissinfo qui nous a autorisés à reprendre largement son communiqué

Contact

Thierry Adatte
Institut de géologie et hydrogéologie
Tél.: 032 718 26 17
[email protected]