Communiqué

l'Université de Neuchâtel retrace l'histoire génétique des plantes alpines

Neuchâtel, le 19 mai 2009.  L'exigeante revue scientifique Ecology Letters publie dans son numéro de juillet 2009 une étude dirigée conjointement par l'Université de Neuchâtel et l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) et qui met en évidence l'importance du sol dans les migrations effectuées par les plantes au cours des changements climatiques.

Pour être publiée dans la revue franco-américaine Ecology Letters, une recherche doit faire preuve d'originalité et surtout servir à l'intérêt général. Ecology Letters donne en effet la priorité aux études en écologie qui méritent une publication urgente en vertu de leur intérêt public.

L'étude présentée dans le numéro de juillet 2009 et signée en premiers auteurs par Nadir Alvarez, de l'Université de Neuchâtel et Conny Thiel-Egenter, de l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage, sous la coordination de Félix Gugerli (de ce même institut), remplit parfaitement ces conditions.

Avec l'aide d'une vingtaine d'autres scientifiques impliqués dans le projet européen IntraBioDiv (qui s'intéresse à comprendre la diversité des plantes dans les Alpes et les Carpates), ces chercheurs ont établi l'importance du type de substrat dans la structure génétique et spatiale des plantes alpines.

Au travers des glaciations, les organismes migrent, s'éteignent ou survivent en fonction des conditions climatiques. Lorsque la glace recouvre par exemple une grande partie des sommets, les plantes alpines se replient en marge des massifs montagneux.

La nouveauté mise en exergue par les chercheurs dans leur étude porte sur l'acidité du sol. Pour la première fois, l'importance de ce facteur écologique fondamental sur les routes de migration empruntées par les plantes est démontrée.

Le rôle du type de sol sur la composition végétale est connu depuis longtemps. On sait par exemple qu'un terrain alcalin héberge de préférence des plantes calcicoles (liées au calcaire), tandis que les plantes calcifuges (notamment liées à la silice) poussent au contraire sur des sols acides. Dans leur fuite devant l'avancée des glaciers ou au contraire, dans leur reconquête des terrains libérés par un réchauffement climatique, les plantes ont continué d'exprimer leur préférence en matière d'alcalinité ou d'acidité du sol.

Grâce à leurs travaux, les chercheurs sont aujourd'hui capables d'établir le chemin utilisé par une espèce (même jamais étudiée) au cours de l'histoire, par simples déductions, à partir du degré d'alcalinité ou d'acidité du sol qui lui est associé.

Maître assistant au Laboratoire d'entomologie évolutive de l'Université de Neuchâtel, le co-premier auteur de cette étude, Nadir Alvarez, s'intéresse à l'évolution des insectes et de leurs plantes associées.

Contact


Nadir Alvarez
Institut de biologie Unine
032 718 31 33
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