Communiqué
L’homme au bord de l’eau : du Néolithique à la Protohistoire
16 octobre 2012
L’Université de Neuchâtel et le Laténium ont présenté ce matin un ouvrage historique* d’envergure internationale sur la civilisation lacustre. Il s’agit de la première publication scientifique générale consacrée aux thématiques lacustres depuis l'inscription des palafittes au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Couvrant une période allant de 4000 avant J.-C. jusqu’au début de notre ère, ce volume de 400 pages a été édité sous la direction de Matthieu Honegger, professeur d’archéologie préhistorique à l’Université de Neuchâtel et de Claude Mordant, professeur honoraire à l’Université de Bourgogne et président du Comité des travaux scientifiques et historiques (CTHS, France).
Les civilisations lacustres ne se limitent pas aux rivages des lacs. On en trouve des traces dans bien des régions d'Europe, aux abords de marécages et surtout le long des fleuves et des rivières. «Etablissements, pêcheries, voies de passages ou encore dépôts votifs d'objets prestigieux : toutes ces découvertes nous rappellent à quel point l'eau incarne non seulement un besoin vital, mais existe aussi comme voie de circulation, de communication avec d'autres mondes, voire comme lieu privilégié de l'expression de croyances », indique Matthieu Honegger.
Au plan neuchâtelois, la contribution de l’Institut d’archéologie a été réalisée en étroite concertation avec le Laténium et l’archéologie cantonale. Elle témoigne de l'efficacité des synergies entre l'Université et les autres institutions travaillant sur le patrimoine. Ainsi, pas moins de cinq articles sur les vingt-deux que compte l’opus concernent des sites préhistoriques du canton. L’un d’entre eux, signé Beat Arnold, ancien archéologue cantonal, tire le bilan d’un siècle et demi de recherches sur le littoral neuchâtelois. « L’ouvrage répond également à une attente de nos autorités politiques, qui souhaitent pouvoir fonder la mise en valeur publique de ce patrimoine sur un renouvellement des connaissances scientifiques », précise Marc-Antoine Kaeser, directeur du Laténium.
La publication s’inscrit dans la continuité d’une démarche patrimoniale et fait écho au colloque international « Paysages » qu’accueillait l’Université de Neuchâtel en avril 2010. Cette rencontre avait jeté les bases d'une nouvelle réflexion sur les occupations préhistoriques des littoraux et des zones humides : bords des lacs, marais, fleuves, rivières, vallées et façade maritime.
Dans ces zones, les sédiments humides ont permis la conservation exceptionnelle des vestiges, notamment ceux en matière organique (bois, écorces, textiles, végétaux, etc.) habituellement disparus de la plupart des sites préhistoriques. Certains travaux se sont penchés sur les liens entre occupations des bords des lacs et arrière-pays plus ou moins montagneux ou entre installations fluviales et plaines alluviales. C’est ainsi que Fabien Langenegger, membre de l'Office du patrimoine et de l'archéologie de Neuchâtel, s’est intéressé aux pieux de fondation de maisons sur pilotis de la région de Bevaix datant du Bronze final (env. 1000 av. J.-C.). Son travail mené au laboratoire de dendrochronologie (étude des cernes des arbres) du Laténium a permis d’établir l’origine du bois utilisé dans ces constructions et définir la notion de terroir en lien avec l’exploitation de la forêt avoisinante.
* L'homme au bord de l'eau: archéologie des zones littorales du Néolithique à la Protohistoire. Actes du colloque "Paysages", Neuchâtel, avril 2010.
Contact :
Prof. Matthieu Honegger
Chaire d’archéologie préhistorique
Tél. : +41 32 889 86 82 / 719 86 82
[email protected]
Prof. Marc-Antoine Kaeser
Directeur du Laténium
Tél. : +41 32 889 89 15
[email protected]
En savoir plus :
Réf. bibliographique :
Cahiers d’archéologie romande 132
Documents préhistoriques 30
Lausanne 2012
www.mcah.ch