Communiqué

Guillaume Tell et la Libération des Suisses

25 juillet 2011

Les Suisses allemands et les Romands ne partagent en général pas les mêmes histoires. Il en est pourtant une qui fédère l’ensemble de la population helvétique : Guillaume Tell. Sous la direction de deux professeurs de l’Université de Neuchâtel, un ouvrage présente aujourd’hui au public des traductions remises à jour des principaux textes qui ont fait naître le mythe. Il donne également de nombreuses explications sur le rôle du héros uranais dans la consolidation de notre identité nationale et sur son arrivée dans le patrimoine romand.

En 1880, la France, comme toutes les républiques qui ne peuvent fêter l’anniversaire du souverain, se cherche une date pour sa fête nationale. Elle opte pour le 14 juillet. Assez curieusement, la Suisse choisit peu après, en 1899, le 1er août, à la demande des communautés suisses à l’étranger qui voulaient un jour pour fêter leur suissitude! Le Grütli est immédiatement associé à la célébration.

Comment cette fameuse prairie est-elle entrée dans le patrimoine helvétique ? Quels récits ont amené cette histoire de Schwyzois, d’Uranais et d’Unterwaldiens en terre romande ? Sous la houlette de deux professeurs de l’Université de Neuchâtel, un ouvrage retrace l’apparition du mythe de Guillaume Tell et son arrivée en Suisse romande. Suivra une exposition intitulée « Tell, l’assassin… », présentée au Musée d’Art et d’Histoire de Neuchâtel, du 17 septembre 2011 au 8 janvier 2012.

Respectivement historien et professeur de langue et littérature allemandes, Jean-Daniel Morerod et Anton Näf ont réactualisé les traductions des textes fondateurs du mythe du plus fameux héro Suisse. Une quinzaine de textes, au total, écrits durant un siècle (1420-1525).

« Les rares traductions étaient partielles, dispersées et vieillies, expliquent-ils. L’effort de traduction, entrepris dès le milieu du XVIe siècle, a été abandonné après le XIXe siècle. Nous l’avons repris, car il faut comprendre les mythes suisses pour comprendre la Confédération. »

En effet, ces derniers s’écrivent « au moment où la Suisse s’impose comme un pays d’Europe, et acquiert à peu près le territoire qu’elle a aujourd’hui, reprennent les deux auteurs. La Confédération a failli se disloquer à plusieurs reprises ; elle est menacée de l’intérieur comme de l’extérieur. » C’est pourquoi elle a besoin d’une histoire de solidarité et d’alliance indestructible, au service d’un idéal de liberté et de bon gouvernement.

Au cours de leur travail, Jean-Daniel Morerod et Anton Näf ont été surpris de découvrir une arrivée du mythe en terre romande par Neuchâtel. « C’est en tout cas dans les archives neuchâteloises que nous avons découvert les documents les plus anciens », remarque Jean-Daniel Morerod. Il s’agit d’une pièce de théâtre, Le Jeu de Tell, et d’un dessin du fameux archer.

Jean-Daniel Morerod et Anton Näf, Guillaume Tell et la Libération des Suisses, Société d’Histoire de la Suisse Romande, 2010

Le communiqué au format pdf
 

Contact

Jean-Daniel Morerod
professeur d’histoire à l’Université de Neuchâtel
tél. 021 646 25 55
[email protected]


Anton Näf
professeur de langue et littérature allemandes
tél. 032 753 37 03
[email protected]

 

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