Communiqué

l'Université de Neuchâtel participe au combat contre la malaria

Neuchâtel, le 28 janvier 2009. Toutes les 30 secondes, un enfant meurt dans le tiers monde, victime de la malaria. Afin de combattre cette maladie, l'Université de Neuchâtel participe au pool de recherche européen qui vient d'être créé, l'ENAROMaTIC. Un consortium soutenu à hauteur de 2,5 mios d'euros par le 7 ème programme-cadre de la Communauté européenne pour des activités de recherche auquel participe le Laboratoire de physiologie animale de l'Université de Neuchâtel, pour la Suisse.

Chaque année, dans les pays en voie de développement, plus d'un million d'enfants âgés de moins de cinq ans meurent de la malaria. Le responsable de cette plaie est un parasite transmis par les moustiques femelles qui sucent le sang de leurs hôtes humains.

Les moustiques femelles détectent leurs hôtes en percevant certains composants émis par les humains. Des molécules biologiques spécialisées dans leurs antennes, organe principal de l'odorat, régulent, par une procédure complexe, la manière dont les moustiques perçoivent les différentes odeurs de leur environnement. S'il était possible de court-circuiter ce processus, alors les moustiques femelles perdraient leur capacité à s'orienter vers les humains, les piquer et transmettre le parasite de la malaria, ce qui entraînerait une diminution du taux de transmission de la maladie.

Dans un nouvel élan pour combattre la malaria, l'Union européenne soutient les efforts du consortium ENATOMaTIC (European Network for Advanced Research on Olfaction for Malaria Transmitting Insect Control) à hauteur de 2,5 mios d'euros. Dix institutions de sept pays européens, un américain et un africain, participent à ce consortium dont le but est de réduire le taux de transmission de la malaria en intervenant dans la faculté du moustique femelle à détecter l'odeur humaine dans son environnement. Au niveau suisse, le Dr. Patrick Guerin et son collaborateur le Dr. Thomas Kröber du Laboratoire de physiologie animale de l'Université de Neuchâtel participent à ce programme.

Dans le cadre du projet ENATOMaTIC, la manière dont Anopheles gambiae (le moustique vecteur de la maladie en Afrique) détecte les différents types de produits dans son environnement sera examinée. On identifiera les produits naturels et synthétiques (ces derniers fournis par les industries européennes qui collaborent au programme) qui sont en mesure d'agir sur le comportement habituel des moustiques. Des produits bioactifs, sûrs pour les hommes et l'environnement, seront aussi testés sur site en Afrique, dans les régions où la malaria est endémique.

L'identification des produits permettant de perturber le comportement du moustique femelle devrait permettre la création de nouveaux moyens efficaces qui pourront être employés pour éviter le contact entre les hommes et les moustiques vecteurs de la malaria. Ces produits pourraient être employés de manière individuelle, par exemple en les appliquant sur la peau, ou de manière collective par imprégnation des moustiquaires.

Enfin, l'approche, la méthodologie et les résultats des recherches ENATOMaTIC pourront servir comme base pour des recherches analogues dans le combat contre d'autres maladies transmises par des insectes.

Contact

Dr. Patrick Guerin
Laboratoire de physiologie animale
Faculté des sciences
Université de Neuchâtel
Tél. : 032 718 30 66
[email protected]

 

En savoir plus

Site web du consortium
http://www.enaromatic.org/