Communiqué

Littérature de la migration en Suisse

Neuchâtel, le 2 juin 2010. Les catégories telles que « littérature de la migration » ou « écrivain migrant » sont largement dépassées. L'expérience migratoire n'a de sens pour l'oeuvre littéraire que dans la mesure où elle fonde l'universalité d'une littérature qui fait désormais partie intégrante de la culture suisse et qui présente un visage cosmopolite. C'est la conclusion à laquelle aboutit l'ouvrage intitulé Diskurse in die Weite. Kosmopolitische Räume in den Literaturen der Schweiz qui est présenté ce mercredi à l'Université de Neuchâtel par le Forum suisse pour l'étude des migrations et de la population (SFM).

Est-ce que les auteurs d'origine immigrée oeuvrant en Suisse présentent des points communs ? Dans quelle mesure l'expérience biographique de la migration se reflète-t-elle dans l'oeuvre littéraire ? Nous avons adressé ces questions à 16 écrivaines et écrivains qui vivent en Suisse et rédigent leurs textes en allemand ou en français, dans le cadre du projet de recherche « Les générations en mutation » visant à explorer la production contemporaine d'auteurs ayant une origine immigrée dans la double perspective sociologique et littéraire.
Les auteurs se rendent parfaitement compte que leur histoire migratoire laisse une trace dans leurs textes. Innocent Naki, originaire de la Côte d'Ivoire, dont l'écriture est fortement ancrée dans la migration, déclare qu'il n'a guère besoin de mettre en avant son être étranger dans son oeuvre parce que de toute façon il s'impose". L'écrivaine Christina Viragh s'insurge contre la tendance à vouloir « coller des étiquettes partout » alors que son collègue Catalin Dorian Florescu regrette que son roman « Blinder Masseur » (le masseur aveugle) n'ait été commenté qu'à la lumière de la thématique migratoire. Tous souhaitent que leurs textes soient appréciés à l'aune de leurs qualités littéraires.
En somme, l'étude aboutit à la conclusion que les catégories telles que « littérature de la migration » ou « écrivain migrant » sont largement dépassées. En tout état de cause, l'explication par le recours à la migration apparaît insuffisante pour analyser et décrire scientifiquement des textes littéraires de ces auteurs. L'expérience migratoire n'a de sens pour l'oeuvre littéraire que dans la mesure où elle fonde l'universalité d'une littérature qui fait désormais partie intégrante de la culture suisse et qui présente un visage cosmopolite.

Martina Kamm, Bettina Spoerri, Daniel Rothenbühler und Gianni D'Amato, Hrsg. (2010). Diskurse in die Weite. Kosmopolitische Räume in den Literaturen der Schweiz. Zürich: Seismo Verlag.

Les éditeurs
Martina Kamm, sociologue et germaniste a travaillé comme collaboratrice scientifique au Forum suisse pour l'étude des migrations et de la population de 2001 à 2009. Bettina Spoerri est spécialiste en littérature et écrivaine. En tant que membre de la commission éditoriale « ch-Reihe », Daniel Rothenbühler a publié les oeuvres de nombreux auteurs suisses. Gianni D'Amato est professeur à l'Université de Neuchâtel et directeur du SFM.

Commandes
La publication peut être commandée au prix de CHF 32.00 / Euro 21.50 auprès de la maison d'édition Seismo : ISBN 978-3-03777-081-8.

Contact

Martina Kamm
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Gianni D'Amato
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032 718 39 30