Jérémie Ferrer-Bartomeu
Jérémie Ferrer-Bartomeu
Post-doctorant
Chaire d'histoire moderne
Espace Tilo-Frey 1
2000 Neuchâtel
Bureau B.1.N.06
Historien des pouvoirs aux XVIe-XVIIe siècles en Europe, je m’intéresse aux administrateurs chargés de l’écrit politique et à leurs pratiques transnationales, en période de guerre civile et de conflits géopolitiques de forte intensité. Je porte mon attention sur la matérialité du travail des bureaux européens, la circulation et l’hybridation des savoirs et des modèles politiques entre puissances alliées et adverses, la culture administrative des secrétaires et l’histoire des représentations, notamment iconographiques, des pouvoirs politiques à l’époque moderne. Je m’interroge ainsi sur la fabrication et la diffusion des normes à partir des bureaux des secrétaires d’État des autorités publiques, en étant particulièrement attentif à leurs outils de travail, leurs procédures, la circulation de leurs écrits. J’envisage les bureaux et la documentation à la disposition d’administrateurs d’un type nouveau comme chaudron d’une nouvelle gouvernementalité administrative, en période de dissensus politico-religieux de forte intensité. Mes projets post-doctoraux portent sur l’histoire culturelle de l’État et de ses administrations, en empruntant aux problématiques de l’anthropologie de l’écriture, aux questionnements issus du tournant archivistique et aux méthodes forgées et popularisées par les humanités numériques.
Ancien membre de la Casa de Velázquez, j’ai eu l’occasion de moissonner d’importants volumes de correspondances dans les dépôts espagnols ainsi que dans les dépôts anglais et français en lien avec la résolution des conflits religieux et géopolitiques à la fin du XVIe siècle. J’exploite actuellement les données issues de cette collecte et développe un projet de recherche centré sur l’histoire matérielle et culturelle de l’État. Je m’attache, par exemple, à faire l’histoire de la circulation et de l’hybridation des savoirs marchands, des savoirs savants et des savoirs politiques à l’époque moderne. Je prends appui pour ce projet sur les trajectoires individuelles des acteurs de la diplomatie officielle et officieuse des autorités publiques, en portant mon attention sur les transfuges, les traîtres et les agents au service de plusieurs autorités. Je développe ce projet lors de mon séjour post-doctoral à l’université de Neuchâtel et j’en détaille les contours dans la suite de ce dossier.
Je travaille également à la livraison de ma thèse de doctorat aux éditions Champ Vallon (publication acceptée, 2021). Deux autres projets éditoriaux m’occupent en parallèle. Il s’agit d’abord de l’édition des actes du colloque « Minorités, migrations, mondialisation en Méditerranée, XIVe-XVIe siècles » aux éditions Garnier (publication acceptée, 2021). Je travaille ensuite à un court essai sur les liens entre la croissance des administrations de l’époque moderne et la guerre civile. Ce projet de livre, qui devrait être accueilli aux Presses universitaires suisses, fera la part belle aux analyses iconographiques des représentations du pouvoir de l’écrit au XVIe siècle (publication en cours, 2021).
J’enseigne l’histoire depuis onze ans et l’histoire moderne aux niveaux Licence et Master depuis sept ans. Je suis très attaché à la diffusion des savoirs disciplinaires à un public large afin de nourrir la demande sociale qui stimule nos activités de recherche. Dans cette visée, j’anime un carnet de recherche Hypothèses, une plate-forme de podcasts et je suis responsable pour le Centre européen des études républicaines du séminaire « Les Savants et les Politiques », séminaire dont les débats sont publiés aux Presses universitaires de France dans la collection du même nom.