Pourquoi ne pas faire d’échange universitaire à l’étranger ?
25.04.2023 | Vie sur le campus | Alix von Bredow
Le programme Erasmus est connu de toutes et tous les étudiant-e-s européen-ne-s. Son nom est inspiré par le moine hollandais Erasme. Ce fameux humaniste a voyagé dans toute l’Europe en quête de savoir et de découverte pour finir par s’arrêter en Suisse, à Bâle où il a passé la fin de sa vie.
Mais, ironie du sort, la Suisse ne fait plus partie du programme Erasmus depuis 2014. L’Union Européenne l’ayant exclue suite à l’acceptation de l’initiative populaire « Contre l’immigration de masse ». Pour remédier à cela, la confédération a créé son propre programme d’échange, le Swiss-European Mobility Programm, (SEMP) qui offre des opportunités similaires mais ne bénéficie pas de la notoriété du programme d’origine.
UniNE en dessous de la moyenne nationale
Malgré de nombreux programmes et partenariats avec des universités en Europe et partout dans le monde, les étudiantes et étudiants de l’Université de Neuchâtel sont celles et ceux de Suisse qui partent le moins en échange. Bien en deçà de la moyenne nationale qui est de 15,7%, seulement 8% des étudiantes et étudiantes et étudiants neuchâtelois-e-s ont profité des offres de mobilité alors que 59% des étudiantes et étudiants de l’Université de Saint-Gall effectuent un séjour à l’étranger[1]. Pourtant notre Université a plus de 70 partenariats avec des universités européennes et propose 23 destinations hors Europe[2].
Alors pourquoi ce faible taux de départ ?
Peut-être que les destinations en Europe ne sont pas assez attractives et que la barrière de la langue décourage les intéressé-e-s ? Il est vrai que Bielefeld ne fait pas rêver et quand on s’intéresse au cas de la biologie, il est assez ardu de trouver une université offrant des cours de bachelor en anglais. Depuis que l’accord avec l’Université de Stockholm a été suspendu, l’Université Charles de Prague est la seule proposant un cursus en anglais pour les étudiantes et étudiants en échange. Celle de Barcelone et de Lisbonne proposent de suivre les cours dans les langues nationales ou ceux de master, ce qui peut être dissuasif, surtout si on planifie de partir en deuxième année de bachelor.
Une autre raison pourrait être une dimension internationale de l’Université de Neuchâtel, moins présente que dans d’autres plus grandes Universités suisses. En effet depuis que la Suisse a quitté Erasmus, tous les accords d’échanges doivent être négociés individuellement par les facultés. Or, ils sont souvent organisés et conclus par des professeur-e-s ayant des contacts avec des universités étrangères. Les enseignant-e-s originaires de Suisse voient peut-être un moindre intérêt à établir ces échanges ? Néanmoins, il me semble que l’Université se trouve plutôt dans le cas contraire, où le places d’échanges sont supérieures au nombre d’étudiantes et étudiants souhaitant effectuer un séjour à l’étranger.
Selon moi et un petit sondage très exhaustif, la raison principale du faible nombre d’échanges vient des étudiantes et étudiants eux-mêmes. Les coûts sont probablement prohibitifs pour un bon nombre de personnes, mais est-ce vraiment la raison ? Ceci bien que l’on vive dans un des pays où le coût de la vie est le plus cher de la planète ? Avec une bourse d’environ 500 francs par mois les étudiantes et étudiants peuvent couvrir l’essentiel de leurs frais dans un grands nombres de pays d’Europe et si on est locataire à Neuchâtel, on fait l’économie d’un loyer suisse. Cependant de nombreuses étudiantes et nombreux étudiants ne sont pas aux courant de l’existence de cette bourse du SEMP. De plus, il est vrai que les personnes travaillant à côté de leurs études ont peur de ne pas retrouver de source de revenus une fois rentré-e-s d’échange.
Mon expérience
Ces raisons ont en effet été confirmée lors de mon échange. Je suis partie dans une destination relativement peu coûteuse et j’ai pu couvrir l’essentiel de mes frais grâce à ma bourse. Toutefois, après avoir quitté mon travail avant mon départ, je n'ai pas réussi à trouver d'autres sources de revenus à mon retour. Malgré cela je ne peux que recommander aux autres étudiantes et étudiants de partir en échange si la possibilité se présente. Cette expérience m’a permis de découvrir un nouveau pays et une nouvelle culture, de différentes méthodes d’enseignements, de rencontrer des personnes fantastiques et surtout d’apprendre à m’adapter, à être curieuse et à sortir de ma zone de confort. Il ne faut pas non plus négliger l’aspect positif que cette expérience internationale peut amener à notre CV.
Alors comment rendre cette expérience, pourtant si enrichissante, plus attractive et répandue ? Une meilleure communication sur les bourses proposées par l’Université et les possibilités d’échange serait un bon début. Pourquoi pas un mail en début d’année dressant le portrait d’une étudiante ou d’un étudiant de la faculté parti le semestre précédent, expliquant les démarches à effectuer, les bourses disponibles et quelques destinations possibles ? Cela rendrait cette expérience plus accessible et inspirerait les étudiantes et étudiants. Par ailleurs, la Mobilité de l’UniNE prend bonne note de cette idée.
[1] Movetia, ‘D’importantes différences dans les chances de mobilité des étudiant-e-s suisses’ <https://www.movetia.ch/fr/news-events/dimportantes-differences-dans-les-chances-de-mobilite-des-etudiant-e-s-suisses>
[2] Destinations d’échange. https://www.unine.ch/mobilite/home/agreements.html
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