Travail de groupe, avec qui s’associer ?

05.10.2021 | Méthodes de travail | François-Xavier Vandesonneville

 

UNINE_BLOG-travail-de-groupe.pngAprès 4 ans à l’Université de Neuchâtel dans la faculté des sciences économiques, j’ai pu apprendre à mes dépends de nombreuses leçons. En voici une !


Si le gymnase offre souvent l’opportunité d’apprendre à travailler de manière collaborative, il peut tout de même arriver aux étudiantes et étudiants de première année de se sentir perdu face à l’immensité des travaux de groupe(s) auxquels elles ou ils doivent participer en même temps. Ils sont plus nombreux, demandent plus d’investissements, de temps et d’énergie. De plus, certains d’entre eux ont d’importantes répercussions sur la note finale. Contrairement au gymnase, vous n’aurez pas toujours la possibilité de connaître au préalable les personnes qui constitueront vos groupes. Voici quelques conseils pour s’associer avec les bonnes personnes.

 

S’associer oui mais pas avec n’importe qui

Travailler avec ses ami-e-s n’est pas toujours une bonne idée, s’entourer des bonnes personnes est aussi une compétence réelle et qui vous sera véritablement utile pour améliorer vos performances académiques.

Une erreur fréquente des étudiantes et étudiants est de se mettre uniquement en groupe avec des personnes qu’elles ou ils connaissent déjà, or cela pourrait être une mauvaise stratégie quand leurs ami-e-s ne sont pas très studieux. Pourquoi ? Car elles ou ils peuvent nous tirer vers le bas. D’un côté, l’investissement d’une étudiante ou d’un étudiant tend à s’aligner sur la moyenne de ceux de ce ses coéquipiers.

D’un autre, tu risques d’être ralenti si tu souhaites faire du bon travail puisque tu risques de passer pour un « intello » auprès de tes amis, qui pourraient se moquer de toi.[1]

 

Créer un nouveau standard

En rejoignant des personnes avec lesquelles tu n’as pas l’habitude de travailler, tu risques de ressentir une certaine frustration au premier abord, car c’est « moins fun », mais tu risques d’être agréablement surpris par la qualité́ de ton travail. Quand tu ne connais pas les autres, tu te dois de fournir un travail au moins équivalent à celui de tes partenaires, dont tu ne connais pas encore toute l’étendue.2 C’est l’occasion de créer un nouveau standard pour la qualité de ton travail académique puisque tu évites l’effet du « vieux couple qui ne fait plus d’efforts ».

 

Des collègues sérieux pour un travail sérieux

L’avantage d’avoir des partenaires qui travaillent réellement, c’est le résultat en bout de chaîne. Quand on choisit bien ses partenaires, il est vraiment plus facile d’avoir de bonnes notes tout en bossant moins. Le problème des travaux de groupes avec des personnes qui ne veulent pas travailler, c’est l’énergie que tu dois fournir pour soit 1) les faire travailler ou leur faire remplir leur(s) partie(s) 2) Devoir les corriger avant le rendu final. En se mettant avec des partenaires qui font gage de qualité, tu ne dois pas contrôler si le boulot a été effectué et s’il a été bien réalisé. Tout ce temps économisé peut ainsi être utilisé pour te concentrer sur ta partie.

 

Pouvoir travailler ensemble

Après avoir collaboré avec ces nouvelles personnes, et si le travail s’est déroulé dans les meilleures condition, alors seulement une relation de confiance peut se créer. Cette dernière sera fortement utile pour réviser ensemble, collaborer sur des projets futurs et faire des résumés collaboratifs. Crois-moi, si tu n’as pas fait ta part du boulot, il y a de fortes chances qu’on te catégorise comme un mauvais travailleur, et tu seras donc « éliminé » des meilleurs groupes [2], il est donc dans ton intérêt de demander le meilleur des autres mais d’aussi de fournir le meilleur de toi-même.

 

Pourquoi tout résumer soi-même quand on peut se mettre à 5 pour le faire ? Ensemble on est plus fort !

 

Pourquoi collaborer ?

Dès le début des études, de nombreux étudiantes et étudiants vont vite s’apercevoir de la difficulté de réussir à « tout faire » et de ne pas accumuler de retard, dû à la charge conséquente de travail à l’université. Sans compter qu’elles ou ils n’ont pas toujours les compétences nécessaires pour assurer dans toutes les matières. Dans ces cas-là, il pourrait être judicieux de travailler avec des personnes ayant des profils très différents du tien. Par exemple, si tu es très fort pour la création et la présentation de contenu (PPT, Vidéos...) mais que tu n’es pas très bon pour la rédaction de rapport, tu pourrais collaborer avec quelqu’un ayant un profil plus scientifique, qui lui chercherait justement quelqu’un qui puisse rendre ses calculs intéressants. En somme, s’associer permet de diviser le travail de manière efficace selon les compétences de chacun.

C’est donc une approche Win-Win pour tous les participant-e-s.

 

Quelles sont les avantages de la division du travail ?

1) Avoir de meilleurs résultats : chacun peut contribuer sur ses points-forts au groupe.

2) Cumuler les tâches de manière efficace : en allouant un élève par tâche, on avance rapidement et efficacement. Toutes les parties sont bien faites et chaque individu du groupe devient le « spécialiste » de sa partie.

3) Gain de temps : en évitant de refaire 2x le travail, on peut avancer sur des parties distinctes et donc gagner un temps qui peut s’avérer précieux.

 

Quelles sont les désavantages de la division du travail ?

1) L’effet « Patchwork » : si vous ne vous coordonnez pas ou que vous travaillez tous dans votre coin, il y a un risque que vos parties ne se ressemblent pas et cela donnera une impression de faible qualité.

2) La perte de connaissance : en déléguant certains cours à d’autres, tu risques de ne jamais t’améliorer là où tu en avais vraiment besoin.

3 Théorie des jeux : jeu continu

3) Le temps d’organisation : parfois travailler tout seul est plus efficace car la division du travail demande un temps pour trouver un/des binôme(s), un temps de répartition des tâches, une mise en commun et des temps de corrections (si quelqu’un n’a pas le même niveau que les autres notamment).

4) La perte de contrôle : quand tu délègues, tu ne sais jamais où les autres en sont dans leurs parties. Tu pourrais donc ressentir de l’anxiété ou avoir le risque de recevoir des documents en retard (ce qui signifie que tu pourrais les recevoir une fois qu’ils ne te seront pas utiles comme par exemple après le test ou la veille du test lorsqu’il s’agit d’un résumé).

 

Mon conseil

« La division du travail est un concept qui m’a permis de gagner en temps et de me spécialiser dans les tâches où j’étais déjà « bon ». Inversement je n’ai pas pratiqué là où je rencontrais des difficultés.

Je tiens donc à souligner que la division du travail est un concept génial qui te fera gagner sur le court-terme et à présenter des projets d’une superbe qualité mais que sur le long- terme, tu risques de ne pas apprendre. N’oublions pas que l’école et l’université, servent principalement à apprendre de manière continue sur la globalité des cours. En délaisser une partie, c’est limiter ses connaissances. Il y a donc des situations où je ne recommande PAS de la pratiquer, notamment lors de tests continus, d’exercices de TP, et de petits projets qui ne prennent pas trop de temps. »

 

Avec qui s’associer ?

Pour commencer, il peut être judicieux de choisir des personnes qui ont au minimum le même niveau que toi, si ce n’est plus. Or quand ce n’est pas possible d’avoir cette information, il peut être bon de demander à un collaborateur potentiel l’objectif qu’il vise (par exemple : « fournir un bon travail », « avoir 6 », « avoir 4 en un minimum d’efforts ») pour voir si vous avez le même. Pour continuer, il est important de rechercher des compétences qui sont différentes de celles que tu possèdes déjà (ex : si tu es fort en compta & finance, tu pourrais rechercher une personne venant de la faculté de FLSH, et inversement), pour que vous puissiez être complémentaires. Pour finir, il est bien sûr possible de travailler avec des personnes avec lesquelles on a déjà travaillé, si et seulement si cela s’est bien passé.

 

Résumé

1) Ose travailler avec des personnes que tu ne connais pas encore.

2) Fourni la qualité de travail que tu t’attends d’une personne avec laquelle tu n’as jamais collaboré.

3) N’hésites pas à pratiquer la division du travail et la spécialisation, mais n’oublie pas d’apprendre.

 

Pour aller plus loin :

Adapté du livre : F-X, Vandesonneville (2021) Apprendre à sauver son année scolaire. Publié en Auto-édition, Amazon.

 

[1] Effet de groupe

[2] Théorie des jeux : jeu continu

 


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François-Xavier Vandesonneville
Alumnus en Master en développement international des affaires

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