Les résumés, cette épée de Damoclès

02.11.2021 | Méthodes de travail | François-Xavier Vandesonneville

 

UNINE_BLOG-résumé-1.pngEn début d’année, il est fréquent pour les étudiantes et étudiants de collecter les résumés d’anciennes et d'anciens camarades. Si cette pratique persiste encore à l’heure actuelle, c’est qu’elle a fonctionné, qu’elle fonctionne et qu’elle fonctionnera encore longtemps.

 

Une impasse ?

Mais attention, car cette pratique peut s’avérer aussi « dangereuse » qu’utile et pourrait vous mener directement aux rattrapages ! Aujourd’hui, tu vas donc apprendre à éviter les pièges de cette pratique.

 

Pourquoi utiliser un résumé ?

Les résumés sont utiles pour avoir une synthèse complète d’un aspect ou de l’intégralité d’un cours, ce qui permet de simplifier les révisions. Lorsqu’ils sont bien réussis, ils donnent accès à « tout ce qui est important » d’un cours, évitant de ce fait, toutes les informations superflues. Lorsqu’on devient étudiante ou étudiant, on se rend rapidement compte que l’on ne peut pas tout retenir et qu’il va falloir sélectionner le contenu de cours que l’on va devoir apprendre. La complexité se fait au moment de la sélection ! En effet, il pourrait être risqué de faire l’impasse sur un chapitre ou de ne pas apprendre suffisamment en profondeur. A l’inverse, avoir un résumé trop dense le rend difficile d’utilisation et demande un temps supplémentaire considérable lorsque l’on souhaite l’utiliser pendant les révisions. Il est donc vital de définir le type de sélection que tu vas effectuer pour maximiser ton temps de révisions/résultats.

Avec les examens hybrides, les résumés exhaustifs sont ceux qui « fonctionnent le mieux » puisqu’ils contiennent toutes les informations que l’on peut chercher pendant les examens open-book. Mais ce type de résumé se révèle contre-productif à utiliser lors d’examens écrits traditionnels ou d’examens oraux, puisqu’il sera très long de chercher une information précise.

L’intérêt d’utiliser le résumé des autres est la rapidité d’exécution de cette pratique. En 10 secondes, on peut avoir accès à une synthèse plus ou moins réussie du cours et cela peut nous aider grandement. Surtout lorsqu’on a d’autres obligations qui ne permettent pas d’avoir    le temps de travailler à 100%.

 

Quand utiliser un résumé ?

Il existe trois moments cruciaux pour l’utilisation d’un résumé. Le plus intéressant est de l’utiliser dans la phase « finale » des révisions. Quand on a déjà appris, et que l’on va bientôt passer son examen, l’utilité retirée du résumé est à son maximum. En effet, le résumé peut être utile pour revoir le cours en vitesse avant l’examen ou être un bon complément pour guider une dissertation lors des examens open-books (on peut avoir le visuel de tous les éléments importants à tenir en compte, sans en oublier aucun). Le deuxième moment est pendant les révisions continues qu’on peut faire pendant le semestre. A ce moment-là, on va pouvoir le consulter de temps à autre pour faire un apprentissage en profondeur. Mais pour en bénéficier, il faut soit en préparer un soi-même ou que quelqu’un nous ait donné le sien. Pour finir, si et seulement si on a reçu le résumé de quelqu’un d’une autre année, le meilleur moment est le début de semestre. En effet, quand on a le résumé, on peut directement pré-apprendre le cours avant que le semestre ait réellement commencé. Cette pratique a l’avantage de pouvoir aller au cours en ayant préalablement eu des notions de ce qui va nous être présenté, ce qui facilite grandement l’apprentissage. De plus, un des avantages est que l’on peut directement voir si le résumé est encore d’actualité ou si la matière a évolué, puisqu’on l’a parcouru avant. Mais attention, car les cours évoluent tout le temps, que ce soit par la façon de présenter l’information ou l’information elle-même. Il apparaît dès lors évident, que cette pratique a ses limites et pourrait donc s’avérer dangereuse pour votre parcours académique.

 

Quels sont les dangers du résumé quand on ne l’a pas fait soi-même ?

Créer et utiliser son propre résumé est souvent un conseil donné aux étudiantes et étudiants par les professeur-e-s et enseignant-e-s, et ce surtout lors des dernières années de gymnase. Puisque la charge académique est importante lors des examens de maturité, beaucoup d’entre nous se sont vu donner du temps de cours spécialement pour résumer certains chapitres. Or, il n’est pratiquement jamais abordé le cas de l’utilisation des résumés d’autrui. Vous verrez, c’est plus complexe qu’il n’y paraît.

Pour commencer, le plus gros risque de travailler avec un résumé que l’on n’a pas réalisé, est d’apprendre des choses obsolètes. C’est surtout le cas quand on est étudiant-e dans des branches « vivantes », qui sont donc sujettes aux changements sociaux. Par exemple, connaître sur le bout des doigts les chiffres du chômage de 2017 est inintéressant si la ou le professeur-e ne demande que les chiffres sortis en 2021 pour l’année 2020, alors vous ne pourrez pas répondre et ne saurez pas expliquer pourquoi ils ont évolué tels qu’ils l’ont fait. Ainsi les chiffres et les évènements récents ne sont pas abordés dans d’anciens résumés. Malheureusement, c’est aussi le cas des matières qui changent relativement très peu. Par exemple, la théorie des jeux en sciences économiques peut être interprétée différemment selon le livre utilisé. De plus, pour arriver à un même chiffre, on peut passer par des formules différentes. En Faculté des lettres et sciences humaines, l’interprétation d’un même phénomène peut être différente selon la façon dont on l’analyse ou selon l’auteur que l’on étudie. Il est donc très important de savoir remarquer que l’approche ait pu évoluer et que le contenu a changé avant de l’apprendre par cœur. C’est d’ailleurs souvent le cas des études de cas qui changent souvent d’années en années et qui peuvent être absentes d’une année à une autre.

Pour continuer, il peut arriver que les résumés que l’on nous donne contienne de nombreuses erreurs. C’est encore plus difficile et pénible à corriger quand le fichier est en PDF.  . Il est dès lors facile d’être tenté de ne pas le corriger du tout. Or, même dans le cas de son utilisation lors d’un examen open-book, vous n’aurez pas le temps à consacrer pour faire l’exercice d’abstraction de ce qui est juste ou incorrect.

On a toutes et tous notre propre façon de réviser et il peut arriver qu’une méthode fonctionne à merveille sur nous et ne marche pas du tout pour quelqu’un d’autre. Malheureusement, quand on nous donne un résumé, on ne choisit pas la manière dont il a été fait. Il peut donc arriver qu’il ne nous convienne tout simplement pas.

 

« Arrête d'apprendre par cœur des trucs que t'as pas compris » - ‘Notes pour trop tard’, Orelsan.

 

Si cette phrase peut nous faire sourire, elle est utilisée ici pour te faire comprendre que l’un des problèmes avec les résumés que l’on n’a pas rédigés nous-même, c’est le fait qu’on est tenté de le prendre comme tel. Or dans ce cas, nous n’avons pas fait l’exercice de synthèse que nécessite la rédaction d’un résumé et nous n’avons pas toutes les informations. Dès lors, il peut-être tentant d’apprendre par cœur un contenu que l’on ne comprend pas. On pourrait ne pas savoir pourquoi tel sujet a été traité ainsi, et si l’on ne cherche pas à approfondir le contenu présenté, on pourrait arriver à l’examen sans réellement maitriser les concepts sous-jacents. Par exemple, si on a un résumé nous présentant les formules de l’intérêt simple et de l’intérêt composé mais sans exemple(s), on pourra tout de même s’en sortir si l’on a de la chance.

Mais si lors de l’examen, un exercice nous demande la question suivante : « En combien de temps pourra-t-on acheter une maison de 850'000 CHF ? Sachant que le montant nécessaire à la constitution est de 20% de la valeur du bien immobilier et que chaque année vous pouvez dégager 24’700 CHF de bénéfice net. Pour finir, le taux d’intérêt annuel en vigueur pour votre compte épargne s’élève à 1,5%.  (Simplification : le taux est fixe pour l’exercice).

Si le résumé ne donnait pas d’exemple précis pour les deux calculs d’intérêt, il serait difficile de savoir lequel choisir et vous auriez une chance sur deux de vous tromper. Voilà pourquoi il est important de ne chercher à apprendre que des concepts que l’on a compris préalablement.

 

Pour finir, l’étudiant-e peut se « reposer » sur le résumé. 

J’ai souvent entendu cette phrase : « Pas besoin de venir en cours, on a déjà le PDF. ». Et j’ai moi-même prononcé cette phrase. Or se reposer sur un résumé est excessivement périlleux puisqu’on est tenté de fournir moins d’efforts. C’est un cercle vicieux, puisqu’on est moins tenté de suivre en cours. On ne pourra pas déceler les incohérences ou les erreurs présentes dans le document. Or comme expliqué précédemment, la matière peut changer. Pour conclure, un résumé reste un résumé et ne sera jamais complètement exhaustif. C’est une synthèse du cours, délibérément concentrée sur les parties les plus intéressantes du cours. Or, il peut arriver à l’examen qu’on découvre que ce que l’on pensait moins important vaille 20 points sur 60. Ce manque de précision peut donc mener à votre inscription à la session de rattrapages.

Ci-dessous, vous pourrez retrouver les dangers de ce type d’outil. Il s’agit d’un iceberg puisque si certains aspects n’ont que peu d’impact et sont facile à remarquer, d’autres sont plus vicieux et pourraient piéger les étudiantes et étudiants les moins attentif-ve-s.

 

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Que faire avec un résumé « donné » ?

  1. Vérifier qu’il soit de qualité et exhaustif. Si c’est un résumé court, il faudra dès lors l’utiliser en tant que complément à votre propre résumé. S’il est long, il faudra vérifier qu’il contienne toutes les informations nécessaires et qu’elles soient toutes justes.
  2. Vérifier qu’il soit à jour. Il faut aller vérifier que les chiffres soient corrects et qu’il ne manque pas de chapitres. De plus, il faudra s’assurer que les auteur-e-s mobilisées soient bien les mêmes que ceux sur qui l’analyse repose (surtout en FLSH).
  3. Ne pas se reposer sur le résumé ! Il faut que le résumé ne soit qu’un outil pédagogique à votre disposition et qu’il n’empiète pas sur les efforts que vous fournirez en court. (Il faut éviter qu’il vous serve de prétexte à sécher les cours) .

 

Comment bien utiliser un résumé ?

Le résumé s’utilise le mieux en complément d’un travail personnel. En somme, le résumé ne se substitue pas à l’effort académique. Il faut donc continuer à suivre en cours, à lire les articles et à bien effectuer les exercices (sans utiliser les réponses qui pourraient s’y trouver).

 

Tous les types de résumés de ne valent pas !

Ce schéma ne me concerne qu’à titre personnel et peut donc varier selon la personne qui le consulte. Mais il me semble que les résumés qui m’ont été le plus utiles sont les synthèses de chapitres en 1 page.

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Résumé

  1. Utilise un résumé peut être bénéfique, à condition qu’il soit à jour, exhaustif et correct.
  2. N’utilise pas uniquement les résumés des autres et essaie de les faire toi-même. C’est un exercice utile pour apprendre la matière en profondeur.
  3. N’hésite pas à utiliser un résumé lorsque tu n’as « plus » le temps de t’en faire un par toi-même, mais soit attentif aux deux autres points.
  4. Les résumés sont plus efficaces en complément de ton travail personnel et ils ne doivent pas se substituer à tes révisions.

 

Ressources


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Biographie

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François-Xavier Vandesonneville
Alumnus en Master en développement international des affaires

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